Cérémonies laïques

Cérémonies laïques : pour qui ? pourquoi ?

" Par Laïcité il faut entendre :

D'une part: la volonté de Construire une société juste, progressiste et fraternelle, dotée d'institutions publiques impartiales, garante de la dignité de la personne et des droits humains assurant à chacun la liberté de pensée et d'expression, ainsi que l'égalité de tous devant la loi (...) considérant que les opinions confessionnelles ou non confessionnelles relèvent exclusivement de la sphère privée des personnes.
Et d'autre part: l'élaboration personnelle d'une conception de vie qui se fonde sur l'expérience humaine, à l'exclusion de toute référence confessionnelle, dogmatique ou surnaturelle, qui implique l'adhésion aux valeurs du libre examen, l'émancipation à l'égard de toute forme de conditionnement et l'adhésion aux impératifs de citoyenneté et de justice. "

Article 4 des statuts du Centre d'Action Laïque


L'asbl "Laïcité Watermael-Boitsfort" vous représentent au sein de votre commune tant sur le plan culturel (présence au conseil d'administration de La Vénerie) que sur le plan personnel, plus particulièrement lors de cérémonies laïques telles que Fête de la Jeunesse Laïque, mariages(*) et parrainages(*) laïques (* Uniquement le samedi ou le dimanche et en fonction de la disponibilité des membres, sinon, via le "Service d'aide aux personnes du Centre d'Action Laïque").

D'aucuns prétendent que ces cérémonies ne sont que de vulgaires plagiats.

Ainsi le parrainage laïque et la FJL ne seraient que des "copies" des baptêmes et communions catholiques.

La cérémonie du mariage laïque ferait double emploi avec le mariage civil devant l'autorité communale compétente.

Considérant la situation dans les communes où les autorités compétentes s'opposent aux idéaux laïques, nous ne pouvons que battre en brèche ces affirmations.

Plus qu'une simple tradition religieuse, voir une obligation, le parrainage laïque constitue un acte de profonde amitié, de profonde confiance entre les parents et les parrains et marraines, même s'il ne constitue nullement un acte officiel.

La liberté de culte, ainsi que la liberté de n'appartenir à aucun culte, est un droit subjectif reconnu, outre par notre Constitution, par la déclaration universelle des droits de l'homme.

Affirmer sa laïcité en participant à de telles cérémonies est dont non seulement votre droit mais un devoir si l'on considère que les droits ne s'usent que lorsque l'on ne s'en sert plus.

Chacun peut éprouver le désir de marquer une étape ou un événement important de son existence par une manifestation solennelle à laquelle les proches et les amis sont conviés.

Cette préoccupation dont on trouve l'illustration dans toutes les civilisations répond à une aspiration profonde chez beaucoup de personnes.

Néanmoins, l'adhésion à la laïcité est un engagement personnel qui n'implique en aucune façon l'obligation de recourir à quelque cérémonie ou formalité que ce soit.

Les cérémonies laïques n'ont pas d'autre but que de rencontrer le souhait de ceux qui cherchent cette dimension sociale dans le respect de leurs engagements laïques.

Les différents types de cérémonies sont :

Le parrainage (lien)

Le parrainage laïque est une cérémonie de présentation de l'enfant à la Cité.
Durant cette cérémonie, les parrains ne prennent qu'un seul engagement, celui de remplacer les parents en cas de nécessité, en donnant à l'enfant une éducation susceptible de développer en lui les qualités humaines et civiques qui l'aideront à devenir un citoyen conscient, libre, responsable et heureux.
Cette promesse a donc une caractéristique essentielle: celle d'être un projet éducatif large, ouvert, respectant totalement la liberté de l'enfant et ne prenant, en son nom, aucun engagement philosophique prématuré.
Cette cérémonie se célèbre généralement peu de temps après la naissance.

La fête de la jeunesse laïque

Seule cérémonie collective, la fête de la jeunesse laïque est destinée aux jeunes qui, au sortir de l'école primaire -où ils ont reçu une formation de morale laïque-, s'apprêtent à affronter l'enseignement secondaire.
De tous temps, sous toutes les latitudes, le passage de l'enfance à l'adolescence s'est marqué de rites répondant au besoin de transmettre une culture et des principes moraux.

Cette fête rappelle ou évoque, à l'aide de musique, de films, de diapositives, de jeux d'un langage clair et émouvant, les valeurs humaines enseignées pendant six ans au cours d0e morale.

Le mariage (Exemples de cérémonies - pdf)

Le mariage civil, tel qu'il est conçu par le code civil, est un mariage laïque au sens strict du mot.
Dans certaines communes, il a perdu sa signification profonde et est réduit à un acte administratif simplifié.
Les laïques peuvent répondre au désir des futurs époux d'entourer leur mariage civil d'un cérémonial laïque qui accorde la place voulue à l'émotion et à la solennité.
Les laïques désirent que la cérémonie prenne place à la maison communale.

La cohabitation légale

Depuis le 1er janvier 2000, la loi de cohabitation légale modifie les articles 1475 à 1479 du Code civil et permet ainsi la reconnaissance de vie commune de deux personnes non mariées.
Elle s'applique dès lors à toutes personnes qui le souhaitent : membres d'une même famille ou non, couples homosexuels ou non.
Pour le premier contrat de cohabitation légale passé dans notre pays, Michel Duponcelle et Alex Cravotta a ont souhaité une cérémonie laïque.
Une cérémonie tout à fait particulière a donc été conçue à cette occasion.

Les noces d'or

Pour fêter les 50 ans de mariage, les noces d'or laïques revêtent, comme le parrainage laïque, un caractère familial. La célébration des noces d'or fait aussi souvent partie de la vie civile communale et de l'activité politique des élus.

Les funérailles

La plupart des entreprises de pompes funèbres se chargent de toutes les formalités, tant pour l'inhumation que pour la crémation.
Dans ce contexte, les laïques peuvent faire accompagner les funérailles civiles d'un cérémonial de leur choix.
Les funérailles laïques peuvent permettre à l'entourage d'exprimer les sentiments profonds qu'ils gardent du défunt ou de la défunte.
L'hommage volontaire des proches lors de la cérémonie de départ procède, à n'en pas douter, du travail de deuil.

Sources :
Découvrir la laïcité 1999 ;
Espace de Libertés, Document 2 - septembre 1999,
La Laïcité au Quotidien ; Passerelles n°26 janvier /février 2000.

 

Le parrainage laïque

S'il est hautement recommandable de favoriser les parrainages laïques traditionnels, il me semble toutefois utile d'attirer l'attention de nos amis candidats en la matière sur les limites de cet acte en particulier sur le plan juridique, dans le cas extrême de la disparition des parents.

En effet, il faut peut-être rappeler d'abord ce que représente et en quoi consiste le parrainage laïque, avant d'en présenter le prolongement juridique possible.

Je crois que l'on peut résumer le contenu du parrainage laïque en les principaux éléments suivants:

bullet7.gif c'est d'abord un engagement des parents vis-à-vis de leurs propres enfants, confirmant l'accomplissement de leurs devoirs envers leurs enfants, dans le cadre des convictions et des préoccupations philosophiques laïques.

bullet7.gif c'est ensuite un engagement des parrains, sollicités par les parents d'aider ces derniers dans l'accomplissement de leurs devoirs envers les enfants : en particulier, les parrains s'engagent à marquer leur affection à leur filleul ou filleule, à leur donner leur amitié, ainsi que leur aide et leurs conseils, notamment en développant chez leur filleul(e) les qualités morales et humaines propres à une approche libre-exaministe.

bullet7.gif c'est enfin un engagement des parrains de remplacer les parents, si ces derniers venaient à disparaître.

Mon propos porte en fait sur ce dernier engagement qui n'aura, dans la majeure partie des cas, aucune certitude de réalisation, malgré l'acte de parrainage évoqué et malgré les meilleures intentions et respect des engagements des parties concernées.

En effet, seule la désignation d'un tuteur par le dernier vivant des père et mère revêt un caractère légal et donc obligatoire pour le conseil de famille qui, en vertu de la loi, veille aux intérêts généraux de l'enfant mineur orphelin.

Toute autre disposition relève de la confiance que les parents savent pouvoir mettre dans leur tuteur ainsi désigné pour les enfants, toutes indications ou souhaits formulés par écrit à l'adresse du tuteur concernant les soins et l'éducation à donner aux enfants n'étant pas nécessairement inutiles le cas échéant, ne fusse que pour en rappeler les principes directeurs et réconforter le tuteur dans sa tâche.

Ces indications peuvent éventuellement être données séparément sous forme de lettre par exemple, alors que la désignation du tuteur se fait nécessairement par la voie d'un testament.

Rien n'empêche non plus d'émettre - de préférence alors dans ce même testament -un souhait quant à la composition du conseil de famille, qui est constitué de six personnes dont trois membres (ou proches) de la famille du père et trois membres (ou proches) de la famille de la mère, en ce compris le tuteur et le subrogé tuteur, ce dernier étant nécessairement choisi parmi les membres de la famille à laquelle n'appartient pas le tuteur.

L'expression de ce vœu n'a cependant aucun caractère obligatoire pour le juge de paix qui préside le conseil de famille et qui compose ce conseil comme il l'entend, sauf toujours quant à la personne du tuteur qui est de plein droit le survivant des père et mère ou à défaut le tuteur-datif, c'est-à-dire nommé par le testament, s'il en existe.

En conclusion, en supposant que les parents d'enfants mineurs souhaitent confier aux parrains de ces derniers la tutelle légale des enfants, les parents doivent chacun rédiger un testament olographe.

Ce testament olographe, pour être valable, doit être écrit de la main du testateur, daté et signé par lui et ne comporter aucune mention ni signature d'aucune autre personne. Il peut être établi sur une feuille de papier ordinaire.

Il va d'ailleurs de soi, que l'hypothèse du décès simultané des père et mère suppose que l'un et l'autre aient désigné le même tuteur.

Après la rédaction d'un tel testament par chacun des intéressés, il y aura lieu de le remettre en dépôt auprès d'un notaire, en vue de sa conservation en son étude.

Le notaire se trouvera alors dans l'obligation de faire procéder à l'inscription de ce dépôt au Registre central des dispositions de dernières volontés (C.R.T.).

Ce registre central permet de retrouver de façon simple et rapide le notaire dépositaire du testament d'une personne défunte.

A l'issue de cet aperçu des précautions à prendre, afin de rendre obligatoire vis-à-vis des tiers les engagements réciproques pris par les parents et les parrains, il reste que, dans bien des cas, le parrainage, laïque en particulier, ne vise pas particulièrement cette facette du parrainage. Il me semblait toutefois utile de fournir un minimum d'information en la matière, afin que les candidats au parrainage tel que pratiqué traditionnellement, c'est-à-dire sans le recours à la procédure expliquée ci-dessus, en connaisse les limites, en particulier sur le plan juridique.

Jean-Luc Quoistiaux
Source : "Bulletin de liaison" n° 25 - septembre-octobre 2001